Des jours intenses
Pouvions-nous imaginer, il y a encore un bon mois, que durant l’année jubilaire que le pape François a proclamée sous le signe de l’Espérance, nous passerions les fêtes pascales en vrais « pèlerins d’espérance », en disant à-Dieu à François et en accueillant son successeur Léon XIV ? Le retard de publication de cette lettre est un peu motivé par cet événement qui a marqué les débuts du temps pascal… Il fallait se recueillir, rendre grâce et hommage, prier, attendre, espérer, et accueillir !
Le philosophe Michel Dupuis, invité pour la première de nos conférences de carême au Séminaire, soulignait que l’espérance ne peut pas « fonctionner » sans avoir un horizon qui donne sens à nos vies, et sans la confiance comme moteur pour avancer jour après jour. Dans la Bible, tout jubilé –rappelait Sr Miriam, deuxième conférencière- appelle à réveiller un profond respect pour Dieu, pour sa création et le prochain. « Tout se tient », rappelait pour sa part Gaël Giraud s.j -3e conférencier- indiquant que c’est dans le choix de la sobriété et d’un dialogue permanent et universel que nous pouvons espérer de façon active et fructueuse.
Dans le dernier grand texte qu’il a laissé à l’Eglise –son Encyclique « Il nous a aimés » sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ-, le pape François s’adresse directement à chacun de nous : « Jésus t’envoie faire le bien et t’y pousse de l’intérieur. Pour cela, Il t’appelle par une vocation de service : tu feras le bien comme médecin, comme mère, comme professeur, comme prêtre. Où que tu sois, tu pourras sentir qu’Il t’appelle et t’envoie vivre cette mission sur terre. Il nous dit lui-même : je vous envoie (Lc 10,3). Cela fait partie de l’amitié avec Lui. Pour que cette amitié mûrisse, tu dois te laisser envoyer par Lui pour remplir une mission dans le monde, avec confiance, avec générosité, avec liberté, sans peur. Si tu t’enfermes dans ton confort, cela ne te donnera pas de sécurité ; les peurs, les tristesses et les angoisses apparaîtront toujours. Celui qui ne remplit pas sa mission sur terre ne peut pas être heureux. Il devient frustré. Alors laisse-toi envoyer, laisse-toi conduire par Lui, là où il veut que tu ailles. N’oublie pas qu’il t’accompagne. Il ne te jette pas dans l’abîme et ne t’abandonne pas à ton sort. Il te conduit et t’accompagne. Il a promis et Il tient sa promesse : je suis avec vous pour toujours (Mt 28,20) » (n°215).
Bon temps pascal, chargé d’Espérance !
Abbé Jean-Pierre Lorette