Lave-moi plus blanc que neige (Psaume 50, 9)
L’épisode neigeux de quelques jours survenus à la mi-janvier, et que nous n’avions plus connu depuis une dizaine d’années, a certes causé quelques perturbations, mais il a aussi réjoui bien des cœurs. Il n’a pas fallu bien longtemps pour que, dans le jardin du séminaire, apparaissent des bonhommes de neige, façonnés par les grands enfants qui y habitent ! Transfiguration de la nature engourdie par l’hiver, lumière et sentiment de paix... N’est-ce pas la même sensation qu’éprouvent nos âmes dans les moments de « grâce retrouvée » ? En ces instants, ne se sent-on pas aussi heureux de redevenir enfants de Dieu ? Je ne sais pas si nous aurons encore de la neige dans les semaines qui viennent ; je ne la souhaite pas vraiment pour Pâques, mais on pourrait considérer que le carême nous est offert pour en éprouver des effets semblables, avec pour résultat une joie qui nous envahit à nouveau. En espérant que toute cette beauté retrouvée ne fonde pas complètement en quelques jours ! Le carême peut être un temps de surprises comme l’est un épisode neigeux, mais il est surtout un temps de conversion persévérante. Un de ses symboles favoris est le désert, lieu où le peuple d’Israël va éprouver sa libération de la servitude en Egypte, mais aussi ses fiançailles –une alliance nouvelle- avec son Dieu. Remarquons au passage que dans notre culture occidentale, la mariée s’habille en blanc, tout comme la personne fraîchement baptisée ! Les initiatives et propositions ne manqueront pas, durant ce carême, pour retrouver la grâce du baptême qui nous a fait naître à la vie de Dieu. Saisissons ce temps favorable.
Que durant ce carême, Dieu nous lave plus blanc que neige…
Abbé Jean-Pierre Lorette